Chemin de glaçons

Prête pour une nouvelle expérience, je m'allonge nue en confiance. Les yeux fermés comme tu me l'as demandé, j'appréhende l'inconnu de ce qui m'attend. Prête à bondir, le corps en alerte, l'esprit aux aguets, je scrute tout ce que mes sens peuvent capter. Pas un son, pas un mouvement. Je me sens fébrile et vulnérable, je voudrais ouvrir les yeux, mais je tâche de jouer le jeu. Puis je sens ta présence, ta chaleur qui me rassure et j'inspire profondément, mon cœur bat la mesure, mes seins frémissent et mon ventre se creuse. Je sens ton souffle sur ma peau, la chaleur de tes lèvres, la douceur d'un baiser sur mon ventre déposé. Puis une sensation de froid intense, comme une morsure sur ma peau. Un contraste saisissant qui me transperce, puis à nouveau un peu plus bas, et plus bas encore. Mon corps se tend, mes mains se crispent sur les draps qui se froissent entre mes doigts. Une série de glaçons qui courent sur mon corps, entre mes seins, sur mon plexus, au dessus du nombril, en dessous, puis un dernier perché sur le mont de Vénus. Je sens le froid qui me mord et la douceur de l'eau qui perle sur ma peau. Je sens la tendresse de tes caresses, de tes doigts qui m'effleurent. Tout en moi est en alerte, en éveil, comme exacerbé, décuplé, amplifié. Tu me parcours lentement de baisers, je suis troublée, toute excitée et je n'ose pas bouger. Pourtant je voudrais, me débarrasser de ces glaçons qui fondent si lentement. Mais c'est si bon ce contraste entre ce froid intense et la chaleur de tes mains sur mes courbes, la tendresse de tes lèvres sur ma peau. Et tu remontes lentement, en prenant le temps de me découvrir, de me parcourir. Lécher ici, suçoter là, mordiller mes tétons transit de froid. Exquise torture, divin supplice. Et quand enfin tes lèvres rencontrent les miennes, c'est comme si le temps s'arrêtait. Nos cœurs battent à l'unisson, nos corps s'embrasent d'un même frisson, et sous la chaleur de notre ardente passion, sur mon corps fondent les glaçons. Comme mordue par une vague de froid, j'ai le cœur en émoi, et l'esprit en désarroi. Sans plus savoir où je suis, troublée et étourdie, je me laisse porter par mon désir, mes envies. Tu joues avec moi et Dieu sait combien j'aime ça ! Sentir ton désir éveiller mes sens, succomber au plaisir jusqu'à l'incandescence. À toi je veux m'offrir, me découvrir, avec toi je veux jouir...

M.C.