Symphonie érotique

C'est au piano que je retrouve Madame en rentrant ce soir et c'est d'une drôle de façon qu'elle pianote sur les touches. Assise lascive sur le dos de l'instrument, elle laisse ses pieds vagabonder sur le clavier. Quelques notes sommes toutes harmonieuses se jouent en dépit d'une position hasardeuse. D'une robe blanche légèrement vêtue, la Belle pianiste semble dans ses pensées perdue. Elle paraît se délecter des sons improvisés que ses pieds tapotent avec doigté. Comme si elle tentait de ressentir le son, la vibration, qui par l'intermédiaire du caisson sur lequel elle est assise, la traverse comme une transe exquise. Partition imprécise, interprétée non sans élégance, les notes s'additionnent et se conjuguent à la perfection. Tous ces sons s'entremêlent et m'électrisent.

Envoûté, je m'approche comme attiré par le son mélodieux qui charme mes sens. Je me penche pour l'embrasser, ses fesses glissent sur le clavier, ses jambes enlacent ma taille et jouant quelques notes du bout des doigts, se met à rire. Elle plaque son visage contre mon torse comme pour s'imprégner de mon odeur. Puis sans plus de préambule, ses mains me déshabillent, m'enlèvent ma chemise, me caressent. De ses lèvres gourmandes, elle m'embrasse et dépose ici et là de doux baisers suaves et sucrés. Lentement elle défait mon pantalon qui n'oppose aucune rébellion. Mon excitation commence à se voir, mais elle est chef d'orchestre et je ne peux que me laisser guider. C'est avec doigté qu'elle joua de mon instrument, me laissant sans voix, frissonnant et haletant. Après un solo magistrale, elle se leva, retira sa robe, dévoilant sa féminité au naturel, passant ses mains délicates sur ses seins frémissants, glissant sur ses hanches, elle entrouvrit taquine ses jambes sublimes, ouvrant ainsi les portes de son Paradis...

Alors sans fausse note, je l'emmène au Septième ciel. C'est crescendo que monte l'intensité de notre excitation, jusqu'à ce que de passion nous jouions de concert les dernières notes avant l'orgasme. Dans une tendre et torride chorégraphie, nous ne faisions plus qu'un en cadence. Seule la tonalité de nos cœurs embrasés résonnait dans la pièce, ainsi que le rythme effréné de nos respirations haletantes. Douce mélodie de deux corps entremêlés qui s'offrent l'un à l'autre dans une dernière représentation avant la fin de la nuit...

M.C.


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