Autoportrait

Quel regard plus vrai, plus authentique, que celui que l'on porte sur soi ? Ainsi la belle a décidé que pour explorer les confins de sa féminité, et trouver son essence, elle serait son propre sujet d'inspiration. Aussi, un matin, elle s'est installée une toile, a sorti ses pinceaux et ses palettes de couleurs, s'est mise à nue et s'est placée face à un miroir pour y voir le reflet de son âme.
Elle se fît d'abord sourire de se voir ainsi nue, puis à force de se regarder, d'observer sa nudité, sa féminité, son intimité, elle a ressenti sa vulnérabilité, sa fragilité, une forme d'insécurité. La peur de se trouver laide, mêler à la crainte de se trouver belle.
Paradoxe de l'ego, qui cherche à nous flatter, tout autant qu'à nous mésestimer.
Elle commença à laisser glisser ses pinceaux sur la toile immaculée, créant lignes et courbes, jouant avec les couleurs, les ombres. Petit à petit se dégageait une silhouette, puis des formes paraissant quelque peu grossière au depuis, et les pinceaux glissant et virevoltant, ces formes s'harmonisaient, d'embellissaient. On retrouvait la beauté de son corps, le charme de ses courbes, puis elle se mit à esquisser un visage. Celui-ci était doux, apaisé, souriant. L'expression du regard était tendre, empreint d'affection, le genre d'affection que l'on se porte à soi, comme une gratitude pour l'être que l'on est devenu. Sur ses lèvres on pouvait y lire l'espièglerie, mais aussi la délicatesse d'un baiser. Les heures ont passées et la toile se confondait avec le reflet du miroir. Il devenait difficile de les différencier tant la ressemblance était frappante. L'œuvre achevée, la belle s'est inclinée, comme pour saluer le travail bien fait, puis elle s'est enveloppée dans son peignoir, et pris un peu de recul pour un instant contempler sa toile, qui la fit sourire et se remplir de fierté. La belle s'était mise à nue pour mieux se retrouver.

M.C.

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